Vivaldi/Rasmussen

Les 4 saisons

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Vivaldi/Rasmussen

Les 4 saisons
Une réécriture imaginative et colorée du chef-d'œuvre de Vivaldi

The Four Seasons, a new setting (2018)
Karl Aage Rasmussen, d’après Antonio Vivaldi

1. Winter
2. Spring
3. Summer
4. Autumn

Stefan Plewniak, violon solo
Le Concert de l’Hostel Dieu
Franck-Emmanuel Comte, clavecin et direction

Effectif :
1 violon solo, 5 violonistes tuttistes, 2 altos, 2 violoncelles, contrebasse, théorbe, clavecin

De Vivaldi à Rasmussen

L’approche musicale de Karl Aage Rasmussen pose la question de la pertinence d’une appropriation de la musique ancienne uniquement fondée sur une approche interprétative historiquement informée. Posée comme un dogme intangible, cette approche a nourri l’imaginaire de nombre d'interprètes qui dans un premier temps, avec sincérité et passion, ont apporté un souffle totalement révolutionnaire à la ré-interprétation de ce répertoire.

Avec le temps et le recul, on s’aperçoit que cette vision a néanmoins une limite : on peut choisir de jouer des instruments en tout point conformes à ceux du siècle de Vivaldi, on peut se donner les moyens de recréer le geste musical historique approprié et d’intégrer l’environnement culturel d’une époque précise, mais on ne peut pas recréer la psychologie et l’écoute des auditeurs de l’époque, car celles-ci sont façonnées par le temps présent.

Rasmussen, compositeur de notre temps et amoureux de musique ancienne, pose la question pertinente de l’évolution de cette écoute vis à vis de la musique patrimoniale. Voici une partie de sa pensée : 
"Dans le monde de la musique, l'idée est largement répandue que la musique devrait idéalement sonner exactement comme elle l'était lorsqu'elle a été composée, c'est-à-dire être jouée en fonction des coutumes et des conditions qui prévalaient à cette époque particulière. L'interprétation musicale, cependant, est toujours ancrée dans le présent, elle est inévitablement sujette aux concepts de l’époque et inévitablement soumise aux cadres conceptuels qui s'appliquent au moment où elle est jouée. Et la partition, les textes, les notes ou les mots, cachent autant qu'ils révèlent. Il n'y a pas de ligne idéale à adopter, pas de vérité - l'œuvre n'existe que comme une approche sans cesse renouvelée. Les notes sont de la musique endormie ! Chercher l'œuvre dans une forme définie, c'est comme chercher l'obscurité avec une bougie à la main."

C’est précisément cette vision qui nourrie sa relecture du chef d’œuvre de Vivaldi. Ainsi, poursuit-il :
"J'ai eu envie d'entendre comment les Quatre Saisons de Vivaldi pourraient sonner si des oreilles modernes les entendaient avec le même étonnement que celui qu'a dû ressentir le public de Vivaldi, non pas en changeant la composition en tant que telle, mais simplement en soulignant les aspects de la musique qui annoncent les périodes ultérieures sur le plan du rythme et de l'idiome musical."

Il termine ainsi, en dévoilant quelques fragments de sa « philosophie artistique » :
"Lorsque ce qui se passe est (presque) exactement ce que nous attendons, l'expérience musicale peut perdre sa capacité à déployer un morceau de vie sous une forme comprimée, mentale. Car la vie n’est jamais complètement prévisible."

En 2025, nous fêterons les 300 ans de l’édition originale imprimée des Quatre saisons de Vivaldi. Publiés par Michel Le Cène à Amsterdam, ces concertos extraits du recueil Il Cimento dell’Armonia e dell’Invenzione sont déjà connus dans toute l’Europe. Ensuite, après un siècle et demi d’éclipse, les Quatre saisons fascinent et subjuguent, surtout à partir de leur redécouverte dans les années 1950.

Depuis, on peut affirmer sans trop prendre de risque qu’il s’agit de la partition la plus enregistrée ! Se pose ainsi, inévitablement, la question de son « usure » dans le temps…  Aussi, sans doute pour renouveler l’écoute de cette oeuvre fameuse, Karl Richter propose en 1992 une réécriture pour orchestre symphonique. Mais la version de Karl Aage Rasmussen, conçue en 2018 pour orchestre baroque, nous emmène dans une direction bien différente…

4 SAISONS DE RASMUSSEN EN VIDÉO

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