1ère partie

Johann Joseph Fux (1660-1741) – L’Angelica vincitrice di Alcina (1716)

• Aria : Per le furie
• Aria :Si, pugnate
• Gique (extrait de la Sérénade K. 352)

Agostino Steffani (1654-1728) – Orlando generoso (1691)

• Opening
• Récit : A che ti servi Orlando et Aria : In quest’alma che langue

Johann Joseph Fux (1660-1741)

• Rigaudon (extrait de l’Ouverture K. 355)

Agostino Steffani (1654-1728) – Orlando generoso (1691)

• Récit : Che vidi! Ch’ascoltai? et Aria : Armi, stragi, vendetta, furore
• Monologue : Lo dunque senz’armi e senza libertà?

Nicola Porpora (1686-1768) – L’Angelica (1720)

• Affetuoso (extrait de la Sinfonia, Op. 2, n°2)
• Aria : La bella mia nemica
• Recit accompagnato : Ove son ? Qui mi guida ? et Aria : Da me che volete infauste comete

2ème partie

Antonio Vivaldi (1678-1741) – Orlando furioso (1727)

• Allegro : Concerto pour cordes, RV 121 (Ré majeur)
• Aria : Nel profondo
• Allegro : Concerto RV 156

Georg Friedrich Haendel (1686-1759) Orlando (1733)

• Recit Accompagnato : Gia per la man et Aria : Già l’ebro mio ciglio
• Recit : T’ubbidiro crudele et Aria : Fammi combattere
• Sinfonia
• Monologue : Ah! Stigie larve (Scena di follia)

Xavier Sabata, contre-ténor
Le Concert de l’Hostel Dieu (Minori Deguchi, violon solo)
Franck-Emmanuel Comte, harpsichord and musical direction

On stage:

''Orchestra'' version: 15 instrumentalists (10 strings, 2 oboes, bassoon, theorbo, harpsichord) + 1 soloist. ''Da camera'' version: 7 instrumentalists (5 strings, theorbo, harpischord) + 1 soloist.

Le mythe d’Orlando furioso, créé par Ludovico Ariosto au XVIᵉ siècle, constitue l’un des corpus littéraires les plus fertiles pour l’imagination dramatique et musicale. Entre héroïsme chevaleresque, tourments amoureux et instabilité psychologique, il explore les limites de la passion et les fractures de l’âme humaine, offrant aux compositeurs baroques un matériau exceptionnel pour incarner la tension entre raison et folie, ordre et chaos.

Dans ce programme théâtral, je souhaite proposer une traversée des différents visages d’Orlando à travers des extraits d’opéras de Vivaldi, Haendel, Steffani, Fux et Porpora. Ces compositeurs, chacun à leur manière, exploitent les ressources expressives de la voix et de l’orchestre pour dramatiser le récit : les récitatifs deviennent porteurs de tension psychologique, les airs révèlent les affres intimes du personnage d’Orlando, et les mouvements instrumentaux évoquent les paysages intérieurs et les tumultes des passions.

Le potentiel dramatique de ces pages réside dans la capacité de ces musiques extraordinaires et peu connues (à l’exception de celles de Haendel) à traduire l’invisible : la montée de la colère, l’éveil du désir, la fragilité psychique, la fureur et l’éblouissement héroïque. Les modulations harmoniques, les ornements virtuoses et les dialogues instrumentaux deviennent des vecteurs de la narration, capables de projeter le public au cœur de l’épopée d’Orlando, à la fois épique et profondément humaine.

Pour ce projet hors norme, j’ai souhaité associer le contre-ténor Xavier Sabata, à la fois soliste d’exception et acteur charismatique pour une re-lecture intensément dramatique et incarnée. Avec le Concert de l’Hostel Dieu, complice depuis 30 ans de mes projets musicaux, nous explorerons les contrastes expressifs de cette polyphonie narrative, mettant en lumière la force évocatrice de chaque affect exprimé par des compositeurs d’exception. Nous nous attacherons particulièrement à souligner le pouvoir théâtral intrinsèque de ces œuvres, transformant chaque harmonie, chaque rythme en moteur d’émotion.

Ce projet, associant enregistrement, clip et tournées de concerts, se présente ainsi comme une rencontre vivante entre la littérature et la musique, où le mythe renaît par l’intensité dramatique et la subtilité expressive de l’art baroque. Le spectateur sera invité à suivre Orlando dans sa traversée des passions et des hallucinations, à percevoir la tension de son monde intérieur, et à se laisser emporter par la puissance poétique et musicale d’un mythe intemporel.

Par Franck-Emmanuel Comte