Divino Sospiro
C. Seixas : Sonata in G minor, K. 49 (transcription for strings)
F.A. Almeida : Cantata A quel leggiadro volto, for soprano, violins and basso continuo
G.B. Bononcini : Aria Voglio piangere, from Oratorio La Maddalena ai piedi di Cristo
P.G. Avondano : Sinfonia in D major, for strings and basso continuo
P.A. Avondano : Aria Ah, se ho da vivere, from Oratorio Gioas, Re di Giuda
D. Scarlatti : Cantata O qual meco Nice cangiata, for soprano, violins and basso continuo
Eduarda Melo, soprano
Massimo Mazzo, direction
Ensemble Divino Sospiro
Participez à une conférence intimiste avant le concert !
Une conférence d'avant-concert sur le thème du cosmopolitisme baroque portugais sera donnée par la violoniste Iskrena Yordanova : de quoi partager un moment d'échanges privilégié avec une artiste de Divino Sospiro et en apprendre plus sur les compositions qui seront jouées le soir-même !
Elle parlera de son travail, présentera les compositeurs qui ont marqué l'une des périodes les plus riches de l’histoire de la musique portugaise, et terminera sur un moment de discussion avec les participants, avant de prendre son violon direction l'Abbaye Saint-Martin d'Ainay pour le concert.
S'inscrire à la conférence d'avant-concert en cliquant ici.
Dans le cadre de la Saison France-Portugal 2022, Le Concert de l’Hostel Dieu invite l'ensemble portugais Divino Sospiro. L’occasion unique pour le public lyonnais de découvrir le répertoire méconnu et flamboyant des plus grands compositeurs du Portugal du XVIIIème siècle.
Le XVIIIème siècle a été l'une des périodes les plus importantes de l'histoire de la musique portugaise, au cours de laquelle le pouvoir royal a fortement investi dans la production et l’accueil de nouveaux répertoires par le biais de politiques visant à accueillir des musiciens étrangers, et à former des interprètes et des compositeurs. C'est une époque marquée par une ouverture du Portugal aux modèles culturels et artistiques européens, mais aussi par le souci de rendre le pays plus visible à l'étranger. Des changements radicaux ont eu lieu, avec l'introduction au Portugal des grandes lignes du baroque italien. La musique est devenue le fondement de la représentation symbolique du pouvoir royal mais aussi l'objet d'une authentique passion, bien présente tout au long de la dynastie de Bragance, à commencer par Jean IV, restaurateur de l'indépendance nationale, qui a créé la bibliothèque musicale la plus complète de son temps.
Ce dialogue fructueux est illustré par les créations vocales et instrumentales de la famille Avondano, par les génois Pietro Giorgio Avondano, Pedro Antonio Avondano et Francisco Antonio de Almeida, par le passage de grands compositeurs tels que Giovanni Bononcini et Domenico Scarlatti, mais aussi par les compositeurs portugais parrainés par la couronne portugaise qui ont fait leurs preuves à Rome et à Naples, comme les Almeida ou Carlos Seixas, sans oublier les auteurs qui ont trouvé leur propre dimension au Portugal.
Pietro Giorgio Avondano, est arrivé à Lisbonne à 19 ans seulement en tant que premier violon de la Chapelle royale, comme en témoigne J. G. Walter dans son Musicalisches Lexicon (1732), et aurait été le fondateur d'une grande dynastie d'instrumentistes au service de la cour, avec des répercussions sur d'autres niveaux de la vie musicale. Pedro António Avondano a suivi les traces de son père en tant que violoniste de la Real Câmara, mais il ne s'est pas limité à être un simple fonctionnaire de la cour, car il est devenu en parallèle une figure cosmopolite. Il a non seulement imprimé une forte dynamique à la scène musicale de Lisbonne, mais il a également bénéficié d'une renommée et d'une proéminence internationales, si bien qu'il a été inclus par F.-J. Fétis dans la Biographie universelle des musiciens (1834).
Le correspondant d'un journal parisien compte Pedro António Avondano parmi les meilleurs auteurs portugais du milieu du XVIIIème siècle et l'officier anglais Alexander Jardine le mentionne dans sa correspondance, après un bref séjour à Lisbonne en 1789 : "En ce qui concerne la musique, en général, [les Portugais] ont grandement perfectionné leur style original et ont entre-temps acquis un amour si ardent pour la musique et la langue italienne et un goût si délicat et raffiné qu'ils surpassent toutes les autres nations, à l'exception de l'Italie elle-même, et probablement aucun autre pays n'aurait pu former un Perez ou un Avondano, ni les apprécier comme ils le méritent". Curieusement, Jardine était extrêmement critique envers la société, l'État et l'Église au Portugal, la production musicale étant l'un des rares aspects dont il se disait admirateur.
Parmi les boursiers envoyés à Rome par Jean V dans la première moitié du XVIIIème siècle, Francisco António de Almeida (c.1702- 1755 ?) semble avoir été celui qui a obtenu le plus de reconnaissance, si l'on considère la caricature qui lui a été dédiée par Pier Leone Ghezzi (1674-1755), le même auteur qui a fait le portrait de Vivaldi et d'autres musiciens célèbres de l'époque : "Signor Francesco Portughese, qui est venu à Rome pour étudier, et qui est actuellement un très bon compositeur de concerts et de musique d’Église, et pour sa jeunesse il est un étonnement et chante avec un goût inégalé...".
Par rapport à la musique vocale, il y a moins de pièces pour orchestre ou ensemble de chambre composées au Portugal au XVIIIème siècle et qui ont survécu jusqu'à nos jours. Parmi les amateurs de musique instrumentale se distingue José António Carlos Seixas (1704-1742), claveciniste, organiste et compositeur né à Coimbra qui s'est installé à Lisbonne vers 1720, assumant le rôle d'organiste du Patriarcat. Créateur prolifique et inspiré de sonates pour claviers, il nous a également laissé une symphonie (que nous écouterons dans ce concert), une ouverture et au moins un concerto pour clavecin (en la majeur), qui est considéré comme l'un des premiers exemples du genre au niveau européen.


Décidée par le Président de la République française et le Premier ministre portugais, la Saison France-Portugal se tiendra simultanément dans les deux pays entre le 12 février et le 31 octobre 2022.
Cette Saison croisée, qui s’inscrira dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, sera l’occasion de souligner la proximité et l’amitié qui lient nos deux pays, incarnées notamment par la présence en France d’une très importante communauté luso-descendante, et au Portugal d’un nombre croissant d’expatriés français, deux communautés dynamiques, mobiles et actives, qui constituent un lien humain et culturel exceptionnel entre nos deux pays.
Au-delà d’une programmation qui met en avant l’Europe de la Culture, la Saison France-Portugal 2022 souhaite également s’investir concrètement dans les thématiques qui nous rassemblent et que défendent nos deux pays dans l’Europe du XXIe siècle : la transition écologique et solidaire, notamment à travers la thématique de l’Océan, l’économie responsable, les énergies renouvelables, l’égalité Femme-Homme, le respect de la différence et les valeurs d’inclusion.
A travers plus de 200 événements, et dans une perspective d’élargissement des bases de notre coopération, la Saison France-Portugal a pour ambition de mettre en lumière les multiples collaborations entre artistes, chercheurs, intellectuels, étudiants ou entrepreneurs, entre nos villes et nos régions, entre nos institutions culturelles, nos universités, nos écoles et nos associations : autant d’initiatives qui relient profondément et durablement nos territoires et contribuent à la construction européenne.
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La Saison France-Portugal 2022, présidée par Emmanuel Demarcy-Mota, est organisée :
- pour le Portugal : par le Camões, lnstituto da Cooperação e da Língua, I.P. - ministère des Affaires étrangères, et par le Gabinete de Estratégia, Planeamento e Avaliação Culturais (GEPAC) - Affaires culturelles, avec le soutien de la Présidence du Conseil des Ministres (Commission pour la Citoyenneté et l'Égalité de Genre) et du ministère de l'Économie et la Transition numérique ; du ministère des Sciences, de la Technologie et de l'Enseignement supérieur ; du ministère de l'Éducation ; du ministère de l'Environnement et de l'Action climatique ; du ministère de la Mer, et de l'Ambassade du Portugal en France.
Commissaire générale pour le Portugal : Manuela Judice
- pour la France : par l'Institut français, avec le soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, du ministère de la Culture, du ministère de l'Économie et des Finances, du ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'lnnovation, du ministère de la Transition écologique, du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, du ministère de la Mer, de l'Ambassade de France au Portugal et du réseau des Alliances françaises du Portugal.
Commissaire générale pour la France : Victoire Di Rosa

CONFÉRENCE D'AVANT-CONCERT - JEUDI 7 AVRIL 2022 | 18:30
Salle Bourgelat
CONCERT - JEUDI 7 AVRIL 2022 | 20:00
Abbaye Saint-Martin d'Ainay