Locura

Henry de Bailly, « Yo soy la locura » (Air de cour)

Tarquinio Merula, « Su la cetra amorosa » (Ciaccona)

Antonio Sartorio, « Quando voglio » (Air extrait de Cesare in Egitto)

Santiago de Murcia, Tarentellas

Antonio Vivaldi, Sonate en ré mineur, variations sur « La Follia » RV 63

Antonio Vivaldi, « Sento in seno », (Air extrait de Tieteberga, RV 737)

Anonyme, Tarentelles napolitaines instrumentales

Barbara Strozzi, « L’Eraclito amoroso » (Lamento)

Anonyme, « La Carpinese » (Tarentelle)

Anonyme, « Donna Isabella » (Canzone napolitane)

Antonio Vivaldi, Sonata RV 44 n°7 pour violoncelle (Allemande)

Anonyme, « Cachua Serranita », extrait du Codex Martines Compañon (Trujillo, Pérou)

Heather Newhouse, soprano
Franck-Emmanuel Comte, clavecin, arrangements et direction

Instrumentistes : Reynier Guerrero Alvarez (violon), Florian Verhaegen (violon), Nicolas Janot (contrebasse), Aude Walker-Viry (violoncelle), Nicolas Muzy (théorbe et guitare), David Bruley (percussions)

Danseurs : Aurélien Vaudey, Mathilde Devoghel, Joël Luzolo, Chika Nakayama, Titouan Wiener

Chorégraphie : Mourad Merzouki assisté de Marjorie Hannoteaux

Lumières : Esteban Loirat

Costumes : en cours

Locura — « folie » en espagnol — est le point de départ de cette création en forme de concert chorégraphié. Une folie créatrice, joyeuse et féconde, qui bouscule les frontières, embrase les corps et les sons, et invite à l’abandon. C’est dans cet esprit que j’ai souhaité imaginer, aux côtés de Mourad Merzouki, un spectacle où la musique et la danse fusionnent en une expérience commune.

Notre complicité artistique et humaine est au cœur de cette aventure. Elle repose sur une confiance réciproque et sur le désir partagé d’explorer les porosités entre nos univers : le baroque et les musiques populaires du bassin méditerranéen d’un côté, la danse hip-hop et ses résonances urbaines de l’autre. Chacun conserve sa singularité, mais accepte de se laisser transformer par la rencontre.

Sur scène, danseurs et musiciens occupent le même espace. La frontière entre eux s’efface pour laisser place à un jeu de proximité, à une interactivité constante : les gestes musicaux deviennent chorégraphiques, les mouvements des danseurs s’accordent aux pulsations sonores. Les instrumentistes ne sont pas en retrait, mais partenaires de jeu, créant une dynamique collective et vivante.

Au centre de ce dispositif, la soprano Heather Newhouse incarne la voix de l’humanité, dans toute sa puissance expressive et ses failles psychologiques, dans sa fragilité lumineuse et sa part d’ombre. Elle agit comme un fil conducteur, reliant le répertoire baroque aux traditions populaires, dialoguant aussi bien avec les danseurs qu’avec les musiciens et portant l’émotion au cœur du spectacle.

Avec Locura, nous avons voulu inventer un langage scénique nouveau, un espace sensible et universel où mémoire et modernité s’embrassent, et où la folie devient source de poésie, d’énergie et de partage.

Franck-Emmanuel Comte

Locura (folie en espagnol) est né de la collaboration entre Mourad Merzouki et Franck-Emmanuel Comte autour de Folia, crée en 2017 au festival des Nuits de Fourvière. Immense succès international, le ballet hip hop baroque co-crée par les deux artistes lyonnais, enchante plus de 200 000 spectateurs sur toutes les scènes d’Europe. Avec le projet de prolonger l’aventure en imaginant une forme plus légère sur le plan scénographique, habillée seulement des lumières d'Esteban Loirat, Locura s’inspire des atouts majeurs de Folia : une poésie visuelle et sonore singulière, une palette d’émotions fortes, une belle complicité artistique et humaine des danseurs de la compagnie Käfig avec les musiciens du Concert de l’Hostel Dieu.

Loin d’être une version « réduite » de l’œuvre initiale, Locura se présente comme un « concert augmenté » et se nourrit en premier lieu de la « playlist » remarquable du ballet, entièrement repensée : un métissage d’airs baroques et de musiques populaires méditerranéennes, tout à tour envoutantes, bondissantes, expressives. Tarentelles et folias virtuoses sont autant de variations autour du thème de la folie, non pas dans l’acceptation psychiatrique du terme, mais en tant que ferment disruptif qui vient bousculer et colorer nos vies. S’appropriant ce matériel musical original, chaque interprète – chanteuse lyrique, instrumentistes et danseurs – se jouent avec fluidité et malice des contrastes et des richesses de ces musiques intemporelles et universelles.

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En co-production avec Le Radiant-Bellevue (Caluire).
En partenariat avec Le Majestic (Montereau).

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