Heather Newhouse, soprano
Franck-Emmanuel Comte, clavecin, arrangements et direction

Instrumentistes : Reynier Guerrero (violon), Florian Verhaegen (violon), Nicolas Janot (contrebasse), Aude Walker-Viry (violoncelle), Nicolas Muzy (théorbe & guitare), David Bruley (percussions)

Danseurs : Aurélien Vaudey, Mathilde Devoghel, Joël Luzolo, Chika Nakayama, Titouan Wiener

Chorégraphie : Mourad Merzouki assisté de Marjorie Hannoteaux

Lumières : Esteban Loirat

Costumes : Odrée Chaminade

Locura — « folie » en espagnol — est le point de départ de cette création en forme de concert chorégraphié. Une folie créatrice, joyeuse et féconde, qui bouscule les frontières, embrase les corps et les sons, et invite à l’abandon. C’est dans cet esprit que j’ai souhaité imaginer, aux côtés de Mourad Merzouki, un spectacle où la musique et la danse fusionnent en une expérience commune.

Notre complicité artistique et humaine est au cœur de cette aventure. Elle repose sur une confiance réciproque et sur le désir partagé d’explorer les porosités entre nos univers : le baroque et les musiques populaires du bassin méditerranéen d’un côté, la danse hip-hop et ses résonances urbaines de l’autre. Chacun conserve sa singularité, mais accepte de se laisser transformer par la rencontre.

Sur scène, danseurs et musiciens occupent le même espace. La frontière entre eux s’efface pour laisser place à un jeu de proximité, à une interactivité constante : les gestes musicaux deviennent chorégraphiques, les mouvements des danseurs s’accordent aux pulsations sonores. Les instrumentistes ne sont pas en retrait, mais partenaires de jeu, créant une dynamique collective et vivante.

Au centre de ce dispositif, la soprano Heather Newhouse incarne la voix de l’humanité, dans toute sa puissance expressive et ses failles psychologiques, dans sa fragilité lumineuse et sa part d’ombre. Elle agit comme un fil conducteur, reliant le répertoire baroque aux traditions populaires, dialoguant aussi bien avec les danseurs qu’avec les musiciens et portant l’émotion au cœur du spectacle.

Avec Locura, nous avons voulu inventer un langage scénique nouveau, un espace sensible et universel où mémoire et modernité s’embrassent, et où la folie devient source de poésie, d’énergie et de partage.

Franck-Emmanuel Comte